samedi 3 novembre 2012

D'un décentrement de la perspective

Le soir, parfois, nous regardons un DVD sur l'ordinateur. Là, c'était La baie des anges de Jacques Demy. Nous aimons bien Jacques Demy, qui n'hésitait jamais à faire des choix très radicaux et personnels (Les parapluies de Cherbourg, entièrement chanté...) Cette fois encore, il n'y va avec le dos de la cuillère : le film est un enchaînement régulier de photogrammes, un toutes les deux secondes environ, tandis que se déroule la bande-son. L'effet roman-photo est immédiat, qui correspond merveilleusement à la thématique du scénario, à cette mécanique de l'addiction au jeu dont il est ici question. Le léger "bougé" des photos, parfois, leur donne un aspect à la fois dynamique et très moderne, à aucun moment les acteurs n'ont l'air de poser. Sans doute ont-elles été prises à la caméra, puis sélectionnées au montage. L'effet est assez saisissant, presque hypnotique. Et l'on se demande pourquoi personne d'autre ne semble avoir réutilisé ce procédé d'une belle économie ! Du moins se le demande-t-on jusqu'à la fin du film, où l'on se rend compte qu'il ne s'agissait en réalité que d'un problème de lecture. La baie des anges est un film normal, en fait...

3 commentaires:

  1. Déçus, donc...
    (et moi amusée, parce qu'en lisant ton avis sur ce film, je me disais que ce n'était pas celui que j'avais vu...)

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  2. Moi qui étais déjà prêt à écrire un article de 30 000 signes pour Positif ! Cela dit, c'est vrai que ça donne super bien. Puisque J. Demy n'a pas été capable de le faire, je vais m'en occuper moi-même, tiens !

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