Mes plus grands succès

Encore en travaux, évidemment ! Quelle feignasse...

Le Renard et la couronne

Ces aventures d’une jeune orpheline au XIXe siècle, un fameux pavé dans la mare de la littérature populaire.
C’est un clin d’œil de 500 pages, un hommage à la littérature populaire, piqué de références plus ou moins explicites, un jeu aussi avec les codes du genre, à la fois parfaitement respectés et joyeusement bousculés, parfois même renversés comme le sont les régimes totalitaires par les révolutions. Bref, il y a de la fantaisie et de la liberté dans cette formidable aventure de lecture. Du souffle et de la subversion, du feuilleton et de la réflexion. Yann Fastier emprunte ainsi les chemins tracés par quelques grands anciens, Peter O’Donnell alias Madeleine Brent, dont il se réclame fortement, mais aussi Michel Zevaco, Paul Féval ou Maurice Leblanc. Il s’y promène et s’en régale, les redessine et en détourne le sens.
Voici donc, au XIXe siècle évidemment, l’histoire d’Ana, petite orpheline aux origines mystérieuses, livrée à elle-même par la mort de sa grand-mère, sa seule famille. Intégrée à une bande de gamins des rues, adoptée par un savant, incarcérée à la prison Saint-Lazare, puis propulsée au plus haut, dans un palais de conte gothique, Ana court à travers l’Europe, échappant chaque fois à un destin tracé par d’autres. Le lecteur la suit, d’épisode en péripétie, au premier comme au cinquième degré, et applaudit des deux mains.

| Ed. Talents hauts, 544 p., 16 €.

(Voici)














Guingouin : un chef du maquis

L’album que Yann Fastier consacre à Georges Guingouin est publié par « L’atelier du poisson soluble », un éditeur installé au Puy-en-Velay et spécialisé dans les productions pour la jeunesse, avec une prédilection pour les œuvres originales ou atypiques, tant par leur thème que par leur présentation. Les quarante-deux pages du livre sont divisées en deux parties, respectivement narrative et documentaire. La première propose une série de quatorze témoignages de personnages réels ou fictifs, retraçant dans l’ordre chronologique les épisodes les plus marquants de l’activité de Georges Guingouin dans la Résistance. Ils sont accompagnés d’illustrations réalisées en linogravure, inspirées d’images d’époque, et dont la technique – importance du noir, forts aplats de couleurs vives, postures des personnages – souligne l’aspect héroïque et dramatique du récit. La seconde partie de l’album, plus strictement documentaire, propose une biographie détaillée de Georges Guingouin relatant avec précision les actions de son maquis. Chaque page est divisée en deux colonnes, l’une occupée par le texte, l’autre par une série de documents, principalement photographiques, illustrant non seulement les actions relatées mais aussi, de manière plus générale, celles des maquis et de la Résistance. En fin d’ouvrage, un lexique bien conçu donne d’utiles précisions, et une bibliographie-filmographie comportant aussi des sites Internet permet le prolongement de la recherche autant que l’exploitation pédagogique.

La grande qualité de cet album tient aussi bien à sa réalisation et à sa présentation, techniquement irréprochables, qu’à la pertinence et à la précision de son contenu. Le récit, comme l’indique son titre, est centré sur la période de la guerre et ne s’étend pas sur les déboires de Georges Guingouin après la Libération, notamment sur le plan politique, ce qui est bien compréhensible dans un ouvrage destiné à un public jeune. Dans la partie narrative, les témoignages sont d’une lecture agréable, apportant non seulement un éclairage vivant sur l’homme et ses actions, mais aussi sur la diversité des protagonistes de cette histoire et sur l’esprit de la Résistance. Les titres sont pertinents et les illustrations très parlantes, même si leur graphisme peut être diversement apprécié. Dans la partie documentation, la biographie ne comporte aucune erreur ni interprétation contestable, les documents sont bien choisis et légendés, la bibliographie très complète. Ce bel album, à la fois sérieux, documenté et d’une lecture agréable, peut également faire l’objet d’une exploitation pédagogique, notamment en classe de Troisième dont le programme d’histoire inclut cette période. En revanche, les prérequis qu’exige la compréhension des faits, ou plus simplement celle des mots utilisés, ne permettent sans doute pas de le proposer à un public plus jeune. Mais il peut aussi être lu, aussi bien par des jeunes que par des adultes, simplement pour le plaisir.
Philippe Daumas
Extrait de l'article Georges Guingouin, héros et hors-la-loi : le réveil de la mémoire d'un résistant communiste.
Cahiers d'histoire - Revue d'histoire critique 


De mai 1940 à août 1944, 14 séquences, 14 témoins réels ou imaginaires pour retracer l'action de Georges Guingouin, personnage controversé de la Résistance qui dirigea le maquis communiste du Limousin et préserva Limoges de la destruction grâce à son sang-froid. un fil chronologique illustré d'une vignette donne le contexte historique dans lequel s'inscrivent les événements décrits. Les "témoins" font entendre la voix de Résistants, femmes et hommes, compagnons de Guingouin, mais aussi d'un gendarme, d'un commerçant, d'un capitaine anglais, d'un SS... En contrepoint du texte, de très belles linogravures inspirtées par des images de l'époque. Une biographie et un lexique complètent le tout. Une démarche convaincante, portée par un beau travail éditorial. Certains prérequis sont cependant nécessaires pour comprendre les sous-entendus du récit, notamment sur la Résistance communiste.
J.V.N.
La Revue des livres pour enfants, n°287, février 2016

Dès août 1940, Georges ­Guingouin, responsable communiste des cantons autour d’Eymoutiers, lance un « appel à la lutte » et se consacre à réorganiser les sections locales du Parti communiste, désormais interdit et clandestin. Guingouin n’est pas n’importe qui. Instituteur, militant communiste, son père est mort dans les tranchées de la Première Guerre mondiale et il a connu la débâcle de 1939. Ni le pacte germano-soviétique, ni les ordres et contre-ordres de la ­direction clandestine du Parti ne l’empêcheront de mettre sur pied l’un des maquis les plus importants du pays à la tête duquel il combattra pied à pied les Allemands et la milice. Il bénéficie d’un solide réseau d’amitiés – politiques et paysannes – et ses actions tissent un réseau de maquisards. ­Impressions clandestines de l’Humanité et de tracts, de fausses cartes d’alimentation, ­opérations de sabotage… il se révèle un fin stratège militaire. Les Allemands l’ont compris en expérimentant en Limousin ce qu’ils ont baptisé « la petite Russie », les mêmes attaques destructrices que sur le front de l’Est.
Mais Guingouin et ses hommes tiendront bon tout du long et, lors de la libération de Limoges, les Allemands seront contraints de se rendre aux maquisards. Il dupera même les services secrets britanniques, qui refusaient de parachuter des armes aux maquis communistes par un tour de passe-passe. Passé la Libération, celui qui avait l’étoffe d’un héros sera renié par la direction de son parti. Exclu en 1952, il faudra attendre 1998 pour que le PCF le réhabilite. Entre-temps, Guingouin est redevenu instituteur. Il meurt en 2005 et est enterré au cimetière de Saint-Gilles-les-Forêts, dominé par le mont Gargan, haut lieu du maquis qu’il a dirigé. Cet album est un petit bijou. Sur les pages de droite, des témoignages brossent le portrait d’un homme d’une belle humanité, racontent des faits d’armes, des actes d’une audace impressionnante. En vis-à-vis, des planches illustrées de linogravures avec de forts aplats de couleur soulignent l’aspect héroïque et dramatique du récit. À la fin de l’ouvrage, des photos d’époque et des repères étayés complètent cette histoire. En refermant la dernière page du livre, on mesure combien Georges Guingouin a porté haut la conscience des hommes libres, en dépit de tous les aléas politiques et historiques.
 Marie-José Sirach
L'Humanité, 23 février 2016

N'hésitez-pas : lisez et faites lire ce documentaire-fiction !
Yann Fastier y présente les années 1940-1945 telles que les a vécues le Résistant Georges Guingouin dans le Limousin. Sur chaque double page, on trouve, à gauche, un texte attribué à un témoin réel ou fictif, avec un petit encart informatif le situant par rapport à des dates importantes de la Seconde Guerre mondiale, et à droite, une illustration à fond perdu, en linogravure. Construit de manière polyphonique, donnant la parole tour à tour à divers maquisards aussi
bien qu'à quelques sympathisants de Vichy, voire à un des chefs de la division « Das Reich », - responsable du martyre d'Oradour-sur-Glane -, le récit fait entrer de plain-pied dans l'Histoire. En vis-à-vis, les images soulignent l'atmosphère dramatique grâce à des couleurs sombres contrastant parfois avec leurs complémentaires, ou mettent en valeur le côté héroïque des actions en jouant sur les angles de vue. On sent que, tout en étant tout à fait modernes, elles sont cependant inspirées d'images de propagande de l'époque (par exemple, celle du haut de la page 33). En tout cas, toutes attirent le regard et marquent l'esprit.
A ces œuvres d'artiste que sont les 14 doubles premières pages, s'ajoutent huit pages documentaires qui reprennent la biographie de Georges Guingouin, de manière plus objective.
On ne peut que recommander cet album. 
Marie-Paule Dessaivre
Nantes Livres jeunes

L'originalité du ton saisit. Des tons, plutôt, puisque chaque page présente le récit d'un témoin, historique ou imaginaire, écrit comme recueilli dans la rue ou au café, au maquis... et pris sur le vif. Les points de vue divergent : soulagement à l'arrivée du maréchal Pétain au gouvernement, échange de vues des hommes de l'ombre, maquisards ou "réservistes" qui attendent le combat final, agent consulaire de Suisse et même soldat de la division Das Reich de sinistre mémoire. Ce kaléidoscope compose la légende de Guingouin, un portrait en creux : on l'a vu, on en parle, on l'attend.
Une petite gravue en blanc et noir profond sert de fil chronologique en haut de la page texte. À droite, le travail du graveur, contrepoint du récit : paysage aux pentes douces, éclairs des tirs d'artillerie, vert de champs éternels, rouge sang du drame. L'artiste restitue un état d'âme, une ambiance. Le cahier documentaire offre un résumé historique, assorti de photos d'archives d'hommes et de femmes, de vie du maquis - parfois reconstituées - de cartes, d'affiches, d'armes et objets. Ce double éclairage renouvelle brillamment le genre documentaire. Un docu-fiction et une oeuvre d'art exceptionnelle.
R.F.

Voir aussi : un article d'Ernest London sur le site Bella Ciao

S'il y a quelque chose que Yann Fastier n'aime pas, c'est mettre les gens dans des cases. Ça tombe bien, lui-même est inclassable.
À 50 ans, l'illustrateur limougeaud est à la tête d'une solide bibliographie, et même si celle-ci s'adresse surtout aux enfants, elle se distingue par sa grande variété et son ton parfois grinçant.
Ceux qui le connaissent ne l'attendaient donc pas forcément sur le terrain historique. C'est pourtant sur la période de la Deuxième guerre mondiale qu'il s'est penché dans son nouvel ouvrage, et plus particulièrement sur le maquis limousin, donc sur Georges Guingouin.
Cet "album documentaire", comme il le qualifie lui-même, est remarquable à plus d'un titre : chaque double page est consacrée à un personnage de cette période, parfois fictif, parfois réel, avec à chaque fois un petit rappel du contexte, et bien sûr les illustrations de l'auteur, pleine page, caractérisées par leur côté "rétro". "Je me suis inspiré de documents d'époque, notamment d'affiches", souligne d'ailleurs Yann Fastier. Du coup, on aurait presque l'impression de parcourir un livre d'antan.
Autre point fort, huit pages, en fin d'album, synthétisant avec force photos d'époque le parcours de Georges Guingouin.

Mais si le libérateur de Limoges a souvent été l'objet de polémiques, ce n'est pas le cas ici. "Je ne suis pas historien, précise l'auteur. Je suis resté neutre. Mon but est surtout de replacer le maquis limousin dans sa dimension collective et rappeler qu'il fut l'un des premiers de France, l'un des plus grands et, surtout, victorieux. Bien sûr que Guingouin est un homme exceptionnel, un grand meneur d'hommes, avec un sens aigu de la guérilla. Mais l'Histoire a tendance à négliger ces milliers de jeunes hommes qui ont combattu avec lui."
Autre tâche qui tenait à cœur à l'auteur, une "piqûre" de rappel : "ce livre s'adresse plus particulièrement aux jeunes d'aujourd'hui, qui ont grosso modo le même âge que beaucoup de maquisards quand ils se sont engagés. A un moment où la propagande du Front national essaie de brouiller les pistes en parlant de "libération", comme on l'a récemment entendu lors des élections municipales de Limoges, ou de patriotisme, j'ai voulu rappeler certaines choses".
Mission accomplie, plutôt brillamment.
Laurent Bonilla
Le Populaire du Centre, 29 octobre 2015


La Volte

http://chickon.fr/2015/11/17/la-volte-de-yann-fastier-critique-de-roman/

Chez cyberunes, nous lisons aussi des livres pour la jeunesse ! Et ce livre électrique est plein d’énergie !
La Volte est l’énergie produite par la foudre. Mink la connait bien étant fille de conducteur de Volte.
Actuellement, un peu contre son gré, elle étudie en ville. Le quotidien morose de cette jeune fille au caractère bien trempé s’éclaire à l’arrivée d’une princesse guerrière dans sa classe.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que la nouvelle étrangère, Dotchin, va mettre du piment dans sa vie. Ce duo atypique se lance dans une sacrée aventure ayant pour but le trône du royaume de Gurban.
Le ton est donné dès les premières pages : humour aux répliques cinglantes et paysages merveilleux. De la fantasy épique entre fuite dans un redoutable désert mexicain, attaques pleines de rebondissements et amour dramatique.
BONUS : La maison d’édition créée par deux femmes a décidé de lutter contre les clichés sexistes. Résultat : des histoires pleines d’humour qui bousculent les idées reçues.

Yann Fastier, connu pour ses nombreux albums à L’Atelier du Poisson soluble, sort un premier roman pour ados très…détonnant.
Déjà, le lecteur intrigué doit attendre 80 pages pour saisir ce qu’est la volte: une nappe de «condensat fulguratoire»,  les hommes ayant appris à recueillir ces condensations de la foudre les conduisent à travers le désert comme des monstres rétifs ; ces conducteurs de volte chevauchent des aequidions, synthèse de cheval et d’oiseau marcheur, ont d’étranges armes, des pulseurs, des fend-l’azur … Ce bazar futuriste coexiste avec des éléments aux connotations archaïques, les fiacres aux roues cerclées de fer en ville, les tromblons des pillards sans parler du royaume de Gurban où les soldats chamarrés de Son Altesse manient arcs et flèches…
Ce roman est à qualifier de  steampunk, littéralement punk à vapeur : ce  rétrofuturisme dont Jules Verne pourrait être considéré comme un lointain ancêtre (avec son Robur le Conquérant) caractérise un courant littéraire né à la fin du XXe siècle  qui rend un hommage ambivalent à la Révolution industrielle du XIXe.  Il se déploie dans les années 90 comme un sous-genre de la SF, qui mêle uchronie, fantasy, aventures type western mais aussi une notion de futur alternatif tout cela dans une ambiance de ville de l’ère victorienne…Dans ce genre surtout anglosaxon, fort peu d’auteurs français. La gageüre est donc amusante et réussie et on se laisse embarquer dans ce récit d’aventures haletant, fort bien écrit.
Mais surtout , dans la ligne des combats de Talents Hauts, on sait gré à Yann Fastier d’oser présenter une histoire d’amour entre deux héroïnes, qui n’ont pas froid aux yeux, mais que tout sépare a priori, Mink « la fille-garçon du berger de voltes », attachante sauvageonne, brute de décoffrage, qui parle à la 1e personne…  et Dotchin, princesse de BD, belle androgyne ambitieuse, déterminée et dangereuse à l’épée…Courage, coups et blessures. Elles suscitent l’admiration. Dans ce roman pour les 11-16 ans (les héroïnes ont 16 ans), ni dérive, ni complaisance, simplement les héroïnes reconnaissent, à leur corps défendant, que l’amour se moque des normes.

C.CS.

Mink est une ado plutôt solitaire, elle ne ressemble pas à ses camarades de classe. Parce que son père est conducteur de volte? Ou parce qu’elle refuse les diktats de la mode des filles de son âge, quitte à se faire traiter de insulter? «Ceux qui ne m’aiment pas m’appellent plutôt “la fouine” et les plus méchants changent la première lettre.» Lorsque Dotchin, princesse du royaume de Gurban, arrive dans la même classe, Mink ne sait pas très bien à quoi s’en tenir. Dotchin n’est pas une princesse à frou-frous roses, loin de là, elle débarque en classe armée de son épée, mais découvre la scolarité. Entre les deux, l’amitié nait, grandit, prend corps. Lorsque Dotchin s’enfuit pour échapper à son frère, Mink n’a d’autre choix moral que de la suivre. Leur épopée, qui les mènera de surprises en dangers, se termine un peu en queue de poisson, et c’est le seul réel reproche qu’inspire ce «western steampunk dopé à l’ozone», comme le présente son auteur, qui recommande de le lire en écoutant Lesbians on Ecstasy. La maison d’édition, Talents hauts, s’est spécialisée dans les livres qui luttent contre le sexisme, pour l’égalité des sexes et contre les stéréotypes de genre.  
Judith Silberfeld


Dans le désert d'où est originaire Ana Luisa, dite Mink, la "Volte" c'est cette masse de "flux", le résultat de la foudre des orages qu'on capte pour en faire une source d'énergie, et qu'on transporte jusqu'aux villes.
Élevée par son père dans un milieu d'hommes rudes, celui-ci la placera cependant loin de là, dans une école respectable pendant trois ans. C'est là que vient d'arriver Dotchin, une jeune princesse de territoires lointains, le Royaume de Gurban. Mink va se prendre d'amitié pour Dotchin... Quand celle-ci sera agressée, on comprendra qu'elle cache un mystère. Les deux jeunes filles vont s'enfuir, pour d'abord trouver refuge dans la Volte, et pour ensuite retourner à Gurban afin que Dotchin récupère la place qu'elle estime lui revenir : gouverner !
Mais après des aventures mouvementées, dans lesquelles les deux demoiselles sont poursuivies par des guerriers d'on ne sait où, Mink se rendra enfin à l'évidence : elle a été trahie !
Mais l'amour suppose le pardon...
Pour amateur de fantasy et d'aventures, peut-être plutôt pour des filles, vu un certain sujet abordé (très "softement" toutefois). Ben non ! je ne vais pas vous le dire...

Encore des questions ?

Un article de l'incontournable Za, tout droit jailli de son Cabas.

Un article du Hérisson (à poil doux) sur le blog Délivrer des livres.

Cet « album de l’album » nous plonge au cœur de la fabrication d’un livre et nous amène à aller voir derrière les pages. Avec beaucoup d’autodérision et d’humour, mais aussi une grande rigueur, Yann Fastier, nous fait découvrir la genèse d’un livre. Il nous entraîne dans les circuits de l’édition et de la diffusion, mais aussi dans la création proprement dite. Il nous parle de l’invention
de l’histoire et des choix de l’auteur dans l’arborescence des possibilités de son imagination. Nous montre, avec des exemples clairs et illustrés, qu’un album est avant tout un rapport texte/image et en décrypte différentes situations. Il nous explique avec efficacité que la mise en page du texte, la forme de l’écriture et la technique du dessinateur sont au service du sens. Ce n’est pas forcément le dessin le plus réussi techniquement, qui sera le plus efficace en termes d’ambiance, d’atmosphère et de message.
« Encore des questions ? » est un livre pour comprendre les livres et s’amuser à donner du sens. Dynamique et agréable à lire, il amène le lecteur à mieux percevoir les liens entre la forme et le fond. L’auteur nous incite aussi à agir: « Il n’y a pas besoin de faire des choses très compliquées pour raconter une histoire en images... » Et si l’on créait un album à partir de ses conseils ? 

Olivier Ivanoff 
Les cahiers de l'animation


Un article de Maria Pagès sur son blog Un pensament de pebre.
L'article est en catalan mais il est suivi de sa traduction française.


Un article de Mo' sur le zinc de son Bar à BD.

Un article de Lili sur son blog Lili les merveilles

Un article de Cyril M. sur le blog de la librairie Rêv' en pages



Neandertal (et des poussières)

Cette vingtaine de courtes histoires illustrées contant "les raffinements de la vie paléolithique" fera s'esclaffer petits et grands. Yann Fastier use d'une gouaille irrésistible et de clins d'œil anachroniques pour taper dans le mille. Au programme, les journées de Yob et les siens, entre barbecue en famille, course à la gazelle, cueillette de tatous et joutes d'ombres chinoises, le tout ponctué d'apéritifs bien arrosés au vin de palme, au krög ("boisson fermentée à base de brôôhtt"), au krüg ("boisson fermentée à base de mousse") ou aux cocktails ("mélange de boissons fermentées à base de divers trucs, rituellement consommé pour conjurer le déclin de l'astre du jour").
Bon sens et finesse s'y côtoient, en revisitant le cours d'histoire des uns, ou leurs réminiscences pour les plus vieux. Le héros, doté d'une psychologie singulièrement avancée pour son âge néandertalien, y confie sa nostalgie de la posture à quatre pattes : "allez hop ! Un petit tour, comme ça, à l'ancienne, juste pour la sensation !" On croise aussi Nadam' et Ef' u détour d'une promenade avancée dans la Création qui se termine mal pour Nadam' : "pas mal, cet arrière-goût de pomme". La "dégénérescence de l'art rupestre est aussi déplorée : "autrefois, un triangle, un rond, une croix et tout était dit".
Les références sont innombrables et tout aussi créatives dans les rappels à la préhistoire que dans les résonances de notre monde moderne. Injectées tout du long dans le vocabulaire et prétextes à des péripéties décalées, le résultat est toujours drôle et efficace. Par exemple, la justice fait rage lorsqu'on découvre qu'Orgoun-le-Preste est dopé au spidi ("boisson fermentée à base de guépard"). Dans une veine plus tendre mais toute autant matière à sourire, les échos poétiques prolongent ce concept bien ficelé : "mes idées tristes, je les laisse derrière moi, je sais où les trouver quand j'aurai la langueur un peu trop monotone". À diffuser sans modération dans les chaumières !

Sarah Despoisse 

Vous ne savez pas comment lutter contre la morosité de la rentrée ? Une seule solution, une panacée : lisez Yann Fastier ! Son petit recueil de textes courts et incisifs raconte les mésaventures de Yob, héros préhistorique. Sa lecture vous permettra (c'est prouvé) :
- de relativiser (vous n'êtes pas stupide comparé à Yob et à ses acolytes qui se débattent avec des problèmes autrement plus compliqués que les vôtres, avec un cerveau en pleine "évolution")
- d'apprendre (si, si, toutes les informations contenues dans cet ouvrage sont véridiques, ou pas)
- de procéder à votre gymnastique faciale et abdominale (penchez-vous sur les pages, parcourez quelques lignes, vous les sentez, les spasmes de vos zygomatiques ?)
Un remède miracle, on vous dit...
Marianne Peyronnet
 Haute-Vienne, le magazine, n°117, septembre 2011

Dès la couverture, Yann Fastier donne le ton : humoristique. Il revisite la préhistoire en large et surtout en travers, usant et abusant d'anachronismes jubilatoires. Négociation de carcasses de zèbre, fabrication épique de bateau, soirée concours d'ombre chinoises sur fond de grotte, création de mots nouveaux, invention du métal par une jeunesse d'avant-garde : les chroniques journalistiques de Yob le narrateur sont plus hilarantes les unes que les autres. L'auteur multiplie les clins d'oeil, les références et les jeux de mots. Derrière les aventures d'Hrruqta grosse dent, de Nohk-la-bibine ou de T'rrudk, se profilent nos contemporains. Les illustrations puissantes, décalées (trait rapide, encres débordantes, couleurs vives) augmentent le plaisir de la lecture.

C.L.
Revue des livres pour enfants, n°260, septembre 2011

C'est chiant d'être un Néandertalien. C'est chiant parce que pour trouver du feu, il faut marcher deux lunes et quémander leur flamme aux Cro-Magnon. Mais ça peut être marrant aussi. Car au temps de Neandertal (et des poussières) on inventait du vocabulaire en pissant sur les murs des grottes. On négociait oeil pour oeil avec le tigre à dents de sabre et on draguait la cousine pendant la saison des amours. Oui ! Cette préhistoire contée par l'auteur Yann Fastier et croquée par le dessinateur rennais Morvandiau (qui opère par ailleurs dans ce magazine) n'a rien de La guerre du feu. Les paléontologues trop coincés s'étrangleront devant son absolue non-rigueur scientifique. D'ailleurs le sous-titre de Neandertal (et des poussières) est très clair : "Sans la moindre préface d'Yves Coppens." À défaut d'exactitudes anthropologiques, les vingt histoires de ce recueil offrent, en deux à trois pages chacune, de joyeux shoots d'absurdités et de grandes rasades de truculents anachronismes.
N.L. 
Le mensuel de Rennes, juin 2011.

(...) Et pour les plus grands, de vrais bonheurs de lecture ! Tout d'abord avec Yann Fastier qui nous régale de nouvelles drôles et piquantes avec Neandertal (et des poussières). Comme le titre l'indique, elle mettent en scène des Cro (magnons), des néandertaliens qui "baignent dans le sacré" et ouvrent une grotte-galerie d'art pour défendre la simplicité en peinture, des Sapiens Sapiens à la compréhension limitée et "Blok le darouinien : grand, bien découplé, belle tête, 95 kgs de viande... Un pur produit de la sélection naturelle" qui ne supporte pas de voir ses congénères apprécier le déplacement à quatre pattes ! Et les rituels : la chasse à la gazelle à laquelle celle-ci participe avec entrain, le printemps... "il va encore falloir aller voir les filles...  Les filles, c'est pas les filles de chez nous, c'est les autres. C'est ça l'exogamie... Le seul avantage de l'exogamie, c'est que ça vous fait la jambe sans varices et le mollet galbé. C'est déjà quelque chose..." Connivence culturelle, art de la chute suscitent le rire. (...)

Bernadette Poulou
Nous voulons lire, n°190, décembre 2011-janvier 2012.

Aquarium

Pénible, agaçant, crâneur, arrogant, le plus joli petit poisson de l'aquarium, il s'autoproclame ainsi, est un poisson multicolore, qui va narguer un à un ses congénères. Merlan, limande, truite, rascasse... il se met en face de chacun en leur attribuant des adjectifs seyants : moche, laid, malade... Mais quand il rencontre le barracuda, il n'a pas le temps de déverser son fiel, pas le temps de finir sa phrase que... Queue, devrais-je dire... Vous le saurez en lisant ce drôle d'album carré, tout cartonné aux représentations étonnantes et réalistes de différentes sortes de poissons, pas les plus élégantes, vous l'aurez compris. Un zeste de citron et un poil de pince sans rire, c'est Aquarium de Yann Fastier : un livre à dévorer ! 
maman-baobab.blogspot.fr

Le Bébé avec un drôle de regard

Tout est dit dans le titre. "Le bébé" : textes pour enfants. "Avec un drôle de regard" : dessins décalés. Exemple. Dessin : une gamine braque le rayon de sa lampe sur une rangée de crânes. Légende : "C'était donc là que le maître cachait ce qu'il confisquait !" Yann Fastier a édité lui-même ce recueil de dessins humoristiques au graphisme minimaliste, quelque part entre Vanoli, Tom Dieck et Baladi. Étonnant.
FR. - Rock Hardi, n°29,