dimanche 2 septembre 2012

Confitures de septembre

Un jour à Perpignan, comme chaque année, pour le festival Visa pour l'image, le festival qui ne vous donne pas envie de visiter le Nigéria, mais qui par contre vous donne une idée assez précise de l'étrange zèle que mettent les êtres humains à faire souffrir leurs contemporains et à pourrir leur environnement. Comme toujours, il aura donc fallu bien s'arrimer le cœur au préalable pour se confronter à cette grosse vingtaine d'expositions qui vous mènent de la Grèce des émeutes à la Corée du Nord en pleine famine, en passant par les bidonvilles brésiliens. Une mention spéciale au reportage assez saisissant de Stephanie Sinclair sur le mariage précoce des filles dans diverses contrées ; une autre pour celui d'Ilvy Njiokiktjien sur les "colonies de vacances" très spéciales du Kommandokorps en Afrique du Sud où de jeunes blancs vont se faire la main pour casser du nègre au moment opportun ; une autre, enfin, pour Les cimetières de l'électronique de Stanley Greene, qui nous enseigne ce que deviennent nos gadgets préférés quand ils ont cessé de plaire. À mettre en regard lourd de signification avec l'exposition légèrement lèche-cul de Doug Menuez sur les crânes d'oeuf de la Silicon Valley (saint Steve Jobs en tête) qui, depuis les années 80, nous abreuvent de leurs nouvelles versions.
Quelques expos plus tard, on ressortira rassuré, encore une fois bien persuadé que, décidément, l'humanité n'est qu'une merde et le monde une vaste fosse septique qu'il faudra bien un jour cesser de remplir. Et si l'on n'en était pas convaincu, il suffirait d'écouter les commentaires affligeants de condescendance de certains visiteurs autour de soi...

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