Du neuf avec du vieux

Voilà qui pourrait bien constituer l'unique photo connue à ce jour du groupe Nada au grand complet ! De gauche à droite, Marc G. (voix, flûtiau & bruits divers), Yann F. (guitare, pour vous servir) et Christophe D. (basse mutante). J'ai déjà raconté quelque part (cf. Griffon, n°235, janvier-février 2013) comment était née la chose :

Ça n'avait pas marché avec cette fille... Je fis donc la seule chose raisonnable en la matière : j'achetai une guitare électrique. Je ne savais pas en jouer mais c'était sans importance. Je rameutai deux copains célibataires et, trois ou quatre mois plus tard, nous donnions notre premier concert, sous le nom de Nada. Nada, rien... un nom qui en disait plus long que n'importe quel manifeste : improvisation libre pour un maximum de bruit. Tous les potards dans le rouge, écho, fuzz et disto branchées en série, bass guitar façon mitrailleuse lourde et vocaux mâchés, hurlés, hululés, gloussés dans un gloubi-boulga de langues toutes aussi inconnues les unes que les autres. Nous avions nos détracteurs.
Mais aussi quelques fans et, surtout, une démarche. Résolue, pensée, assumée. La rage et la volonté d'en découdre et de ne rien nous laisser imposer de l'extérieur au nom d'un quelconque bon goût, au nom d'un soi-disant savoir-faire préalable ou de quelque technique que ce soit. Une table rase.

Au total, nous avons dû donner une dizaine de concerts sur deux ans d'existence, dans des circonstances plus ou moins mémorables. Le plus fameux devant deux ou trois cents personnes lors d'une soirée cinéma à la salle John Lennon, à Limoges, où les organisateurs durent nous arrêter au bout d'une vingtaine de minutes, la salle commençant à s'échauffer dangereusement...